Association pour le souvenir de la Grande Guerre 14-18

"Les morts ne meurent pas quand ils descendent dans la tombe, mais bien quand ils descendent dans l'oubli."
Henri AUCLAIR

mercredi 2 juillet 2008

Jean-Claude Auriol

Jean-Claude Auriol est né en 1946 à Toulouse. Il vit à Saint Gaudens. Passionné depuis plus de 40 ans par la Grande Guerre, il est devenu une référence sur l'étude des prisonniers de guerre français et des déportations des civils durant ce conflit. Il est vice-président de l'association de "Ceux de Verdun".




Les barbelés des Bannis

Nous avons attendu dans la neige et l'ordure, / Nous attendons encore en des gourbis fangeux..., écrira ce poilu sur cette guerre de 14-18 que nous connaissons si peu. Nous imaginons souvent un monde avec des conditions de détention où honneur, respect et héroïsme attendent nos prisonniers de guerre français, mais par ce livre vous saurez que c'est une idée déformée et tronquée, une image erronée due certainement à une filmographie ou à une littérature décrivant seulement le monde des officiers prisonniers.
Ici, vous prendrez langue avec le petit peuple des prisonniers - du poilu deuxième classe au sous-off - mais plus terriblement encore, chose peu dévoilée, avec la population civile déportée des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards... vies brisées, exploitées, assassinées, monde concentrationnaire. Et d'étonnement en stupéfac­tion, nous serons d'autant plus épouvantés car nous serons, non dans un autre temps effroyablement présent, mais dans le temps de la Première Guerre mondiale.

Au travers de son travail, l'auteur fait appel tant à la littérature qu'à la correspon­dance de tous ces anonymes, mais aussi aux travaux de la Croix-Rouge, des œuvres caritatives, aux rapports administratifs allemands... Il rend hommage à ces prisonniers et les remet dans leur vérité. Car ils furent oh! Combien et trop souvent injustement ignorés, méprisés par les autorités ou les populations. Nous découvrirons ici ce qui fut mis sous boisseau depuis presque 90 ans.

Devoir de mémoire, certes, mais œuvre de Justice. Si nous avions su écouter l'écho de ces voix: Réjouis-toi; je ris et je pleure et je chante, / Et vienne le démon, je combattrai l'enfer !, nous aurions pu nous passer d'autres tragédies. Ces pages nous sont devenues d'un impossible oubli car elles marquent déjà l'infamie que sera notre XXe siècle.

Michel Reynaud




Mémoire de papier

L'auteur nous donne une vision très personnelle de cette bataille,basée sur des recherches de plusieurs décennies et des archives souvent inédites sinon sorties de l'oubli. Si son regard est souvent affectif, émotionnel, amoureux même à l'égard de ces poilus et de fait sur cet évènement tragique, sa subjectivité dans l'ensemble ne trahit jamais les faits et l'historique de cet évènement. Son analyse lui appar­tient et chacun en retirera son propre profit ou regard.

L'histoire de ce premier conflit mondial, et ici particulièrement la bataille de Verdun, a trop souvent négligé la vie de ce petit peuple des soldats ayant participé à cette terrible guerre. L'auteur fait l'histoire de la troupe, de l'encadrement, de l'incertitude, des ordres, et même de l'incompétence d'une certaine hiérarchie.
Le poilu sera toujours héroïque. Ce livre recense de nombreux hommes qui politiquement ou militairement marqueront notre XXe siècle et qui auront eu un rôle précis soit dans la Grande Guerre, la Guerre d'Algérie ou la République.

Ce texte tombe à pic à l'heure où l'on commémore, quatre-vingt dix ans après, la bataille de Verdun.


Verdun 1916, un regard sur l'histoire d'une bataille

A l'aide de nombreux témoignages, l'auteur, nous ayant habitué pour notre plus grand plaisir à un travail de fourmi et de patience à piocher en tout lieu où la mémoire sommeille, nous offre la curiosité de découvrir un courrier inédit de la Grande Guerre. Nous vivons au quotidien la réalité des tranchées, la vie des poilus, des prisonniers de guerre...

Cette correspondance nous permet de comprendre la réalité certes tragique de la Grande Guerre , mais aussi les peines, l'attente, l'espoir, la poésie. Ces écrits sont présentés et expliqués par l'auteur, par thèmes précis, nous allons d'une idée à une idée, d'une pensée à une pensée. Nous pouvons nous imaginer la vie au front, ses conditions, le combat, les blessures, mais aussi les décorations, la vie militaire à l'arrière, l'attente des permissions. On découvre par cette face intime les doutes, les aspirations... des sous-officiers, officiers, poilus, prisonniers.

C'est la vie au quotidien tant au front qu'à l'arrière, l'économie du pays, la vie qui continue. Cette correspondance est le baromètre de la vie en France et nous percevons ce qu'est le sentiment national mais aussi l'oppression de la censure.

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